La forêt au pastel sec est un thème passionnant. De multiples types de forêts donnent une large variété d’ambiances et d’atmosphères, des plus douces et poétiques aux plus austères et inquiétantes.
Dans la démonstration ci-dessous, nous explorons une forêt fleurie avec des couleurs printanières (bien que la photo ait été prise en automne).
Forêt aux pastels secs
Matériel de pastel sec :
Il existe bien des façons de commencer un tableau au pastel sec. Ici, je garderai le même type de bâtonnets du début à la fin. Mais j’aurais très bien pu opter pour une sous-couche aux PanPastel, ou même à l’aquarelle (si j’avais choisi un Pastelmat blanc plutôt que bleu foncé).
J’ai également choisi de ne pas utiliser de crayons pastels. Cela me permet de rester concentrée sur les couleurs, et non pas sur les détails.
Réussir ses forêts au pastel : S’éloigner du modèle
Ce conseil est judicieux pour la plupart des sujets à peindre, mais dans le cas des forêts il est peut être encore plus important. Les forêts sont des sujets complexes par nature : Les arbres sont multiples, la végétation est dense et variée, les effets de lumière sont inombrables…
Il est normal d’avoir pour réflexe de chercher à copier soigneusement chaque tronc, chaque branche, chaque feuille… Mais c’est extrêmement fastidieux. Et comment ne pas se perdre dans cette multitude de détails ?
Si vous êtes en train d’apprendre le pastel sec, vous êtes peut-être tenté de penser que la solution réside dans le travail de votre patience ou de votre minutie. Mais ce n’est vraiment pas le cas.
Elle réside dans votre capacité à ne prendre que ce que vous jugez utile dans le modèle, et à interpréter le reste. En d’autres termes, la clé est de simplifier.
Comment simplifier une forêt pour la peindre au pastel ?
Il existe de nombreuses façons de simplifier un paysage. Mais dans la plupart des cas, la règle est celle-ci : Des plus grandes zones vers les plus précises. On va donc chercher à matérialiser les plus grands ensembles en premier, et plus on va progresser dans la création de notre tableau, plus les touches se feront précises.
Ce processus permet de voir son tableau à différents stades de simplification, et de le travailler jusqu’à ce qu’il nous convienne.
Pour peindre cette forêt, j’ai choisi de faire deux choses : Simplifier, et modifier les couleurs. Au lieu de peindre avec les couleurs les plus proches possibles de mon modèle, j’ai utilisé une sélection de couleurs vives.
Cette sous-couche représente les éléments principaux de la composition : Le ciel, bleu pâle, la végétation de fond, vert sombre et rose, quelques zones de feuillage, vert moyen, et le sol qui est divisé en plusieurs couleurs : Le jaune pâle pour les zones de lumière, un mélange de vert foncé et de bleu foncé pour les zones d’ombres, des roses pour les fleurs, et des verts bleutés pour l’herbe du premier plan.
Il n’y a aucun détail, seulement des couleurs.
Ces couleurs vont être altérées, modifiées avec la suite de la création de ma forêt au pastel sec. Mais elles continueront à se voir par endroits, afin de donner à cette forêt son atmosphère fraîche et colorée. Le contraste très intense entre les zones d’ombres bleues et les zones de lumière jaunes m’aidera à communiquer cette sensation de soleil perçant la végétation.
Travail des couleurs au pastel sec
Une fois la sous-couche posée, j’ai une bonne base pour travailler. Je peux estomper certaines zones ou la totalité du tableau selon mes préférences. Ici, j’ai estompé le sol, pour lui donner un aspect plus épais et moelleux.
Je vais ensuite utiliser mes « vraies » couleurs, celles que j’estime être proches de mon modèle, ou du moins, celles que je veux voir illustrer ce paysage. Des verts de différentes valeurs permettent d’agrémenter les feuillages et l’herbe, tandis que des touches de roses sur le sol matérialisent les fleurs.
Peu à peu, le pastel s’épaissit, la forêt se définit. Je garde mon modèle à portée de regard, mais je l’utilise de plus en plus rarement. Ce qui m’intéresse n’est pas de le reproduire fidèlement, c’est de rendre mon tableau plus esthétique, plus saisissant.
Par exemple, si je touve qu’une transition ombre/lumière ne fonctionne pas, je regarde mon modèle pour comprendre ce que je dois faire pour l’améliorer. Il est devenu un support. Les contrastes de mon tableau sont plus marqués car les ombres sont plus foncées et bleutées, les fleurs sont plus visibles car le rose est plus vif et les zones fleuries sont plus grandes… En bref : Je me suis appropriée le sujet. Non seulement j’y ai passé beaucoup moins de temps qu’en cherchant à le copier, mais je me suis beaucoup plus amusée avec des choix de couleurs, et en plus je trouve le résultat beaucoup plus intéressant.