Peindre un oiseau au pastel sec nécessite un minimum de précision pour que les proportions paraissent cohérentes. Pourtant, une esquisse très détaillée n’est pas forcément nécessaire selon votre aisance et selon la façon dont l’oiseau sera représenté : Ici, la présence d’un arrière-plan riche m’a rassurée sur la possibilité de masquer mes erreurs grâce à l’opacité du pastel sec.

Oiseau au pastel sec

Matériel de pastel

Utiliser les pastels tendres

L’ordre des pastels secs pour peindre un oiseau (ou tout autre sujet).

Les bâtonnets tendres comme les pastels Unison sont les types de pastels les moins précis. Il est d’usage de préférer les utiliser par-dessus des pastels plus durs, pour profiter de leur intensité et de leur couvrance.

Mais, ce conseil est surtout valable pour les personnes qui sont en train d’apprendre le pastel sec. Cela permet de se faciliter les choses. Un crayon est par exemple bien plus pratique à manier pour dessiner un sujet. Ici, j’aurais très bien pu dessiner le contour de l’oiseau avec un crayon, le remplir soit aux crayons soit aux bâtonnets plus durs (Rembrandt par exemple) et utiliser mes pastels Unison pour faire étinceler son plumage.

Cela facilite en outre les superpositions : Plus un pastel est dur, moins il va couvrir la surface. Sur du papier à grain, il est bien plus aisé de rajouter du pastel tendre sur du pastel dur plutôt que l’inverse.

Pourquoi je réalise tout de suite l’oiseau aux pastels tendres

Quand on travaille sur papier micro-abrasif comme le Pastelmat, on rencontre rarement des problèmes de saturation du papier. Les superpositions sont facilitées, quel que soit l’ordre choisi. Même quand les bâtonnets tendres en questions sont des pastels Unison super couvrants !

Par ailleurs, j’aime utiliser le plat de mon bâtonnet pour remplir immédiatement la zone occupée par l’oiseau. Cela m’aide à le visualiser tout de suite en trois dimensions. C’est une autre façon d’aborder l’esquisse : On ne se focalise pas tant sur la ligne du contour que sur la forme de la surface occupée par l’oiseau.

Enfin, je peux très vite faire mes essais de couleurs et déterminer comment je vais créer l’illusion de la brillance de son plumage (et soyons réaliste, c’est la meilleure partie de ce tableau).

Traitement de l’arrière-plan

J’adore peindre des animaux exotiques, et bien souvent ceux-ci sont entourés de végétation luxuriante. Il y a tant de détails que cela paraît totalement impossible à reproduire, à moins d’y passer des semaines voires des mois. Je ne suis pas ce type d’artistes.

On peut bien sûr choisir de supprimer l’arrière-plan et de faire l’animal sur un fond coloré. C’est ce que je fais régulièrement pour le cas de mes portraits sur commande : On me commande un chat tigré au pastel ? Je propose à mon client de choisir la couleur du fond, et s’il préfère que je peigne l’arrière-plan je lui demande bien sûr un supplément, car je sais que j’y passerai du temps et du matériel.

Arrière-plan de l’oiseau au pastel sec

Mais, la bonne nouvelle c’est que peindre un paysage derrière un animal (ou un humain, d’ailleurs) n’a pas à être naturaliste. Je vois cela comme une opportunité d’être créative.

Le fond de mon oiseau au pastel sec doit répondre à plusieurs critères :

  • Il doit évoquer une végétation luxuriante.
  • Il doit mettre en valeur le colibri.
  • Il doit être esthétique.

Contenir un milliard de détails ne fait pas partie des critères. D’ailleurs, cela entrerait en contradiction directe avec le second point : Mettre en valeur le sujet. Si le sujet est entouré de petits détails, il n’est plus le point d’intérêt du tableau, et j’ai échoué dans ma représentation d’un oiseau au pastel sec : j’aurais plutôt représenté une forêt dans laquelle on peut distinguer un oiseau.

oiseau au pastel sec
Phase 1 : Simplifier en grandes zones de couleur

Comment simplifier la végétation au pastel

Pour réussir à simplifier, je procède en deux phases :

  • Traiter le fond en repérant les grandes zones de couleurs. Ce ne sont pas nécessairement celles que j’observe sur le modèle. J’accorde beaucoup d’importance à mon interprétation personnelle, c’est pourquoi j’aime me fier à une petite variation de température que je perçois pour l’exagérer sur le résultat. Je peux aussi choisir en fonction de l’esthétique que cela m’évoque.
  • Une fois satisfaite, j’ajoute les détails. Cela peut être du crayon ou pas selon la finesse souhaitée.

Le fait d’avoir de belles nuances de verts est d’une grande aide pour ce type de tableaux. Si les verts ne sont pas naturels, cela nous oblige à jouer de superpositions et de mélanges à l’estompe pour esssayer de s’en sortir, et on perd grandement ce côté spontané des touches légères.

Si vous recherchez de nouveaux pastels pour agrémenter vos couleurs, je vous conseille mon article : Les meilleurs pastels secs. J’y dresse le comparatif des marques les plus connues et surtout les plus appréciées.

Et voici le résultat de ce colibri au pastel sec :

oiseau au pastel sec

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Dernière mise à jour : 26 octobre 2024

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