La question des ombres au pastel sec mérite que l’on s’y attarde, en raison de la nature de ce médium. En effet, il ne se « mélange » pas comme de la peinture classique. Superpositions, estompes, ou changement de pastel sont les outils à notre disposition pour apporter des ombres, et donc du volume, dans nos tableaux.
Dans cette démonstration de sentier en plein air, je partage 4 notions essentielles pour réussir ses ombres au pastel sec. En sachant que créer des ombres passe aussi par la création de lumière, les deux seront abordés parmi ces conseils pour débuter au pastel sec.
Je me concentre ici sur la verdure et les façons de faire varier les verts. Mais vous pouvez aussi voir mon autre démonstration sur les rouges si cela vous intéresse : Travailler le rouge au pastel sec.
Comment créer des ombres au pastel ?
Mon matériel de pastel sec
Superposer pour créer des ombres
Si l’on prend le cas de l’herbe, celle-ci est d’un vert dit « local », c’est à dire que c’est sa couleur sous un éclairage blanc. C’est son vert naturel, qui n’est pas influencé par un fort éclairage ou par les reflets de son environnement.
Lorsque le soleil illumine l’herbe, il a un impact direct sur ses couleurs : Le vert devient plus clair et plus jaune lorsqu’il est traversé par la lumière, tandis que d’autres brins d’herbe se retrouvent dans l’ombre et deviennent alors plus foncés et plus bleutés.
Nous ne pouvons certes pas, comme sur une palette de peinture, partir de notre vert local et créer un nouveau pastel vert clair en lui rajoutant du jaune. En revanche, nous pouvons poser notre vert local en premier et lui superposer un autre vert, plus clair. L’avantage de la superposition par rapport à la juxtaposition, c’est que si la pression exercée sur le vert posé par-dessus est suffisamment légère, le vert du dessous se verra par transparence. C’est ainsi que l’on maintient une belle harmonie et que l’on communique le fait que oui, c’est bien le même sujet vert en version plus lumineuse. Quelque part, c’est un peu comme obtenir une version intermédiaire entre votre pastel « vert local » et votre pastel « vert lumineux ».
Varier les couleurs des ombres
Avoir différents verts me paraît assez essentiel pour réussir ses paysages naturels. Cependant, d’autres couleurs sont les bienvenues pour enrichir les étendues d’herbe et les feuillages des arbres. Les jaunes et les beiges apportent de la lumière, les bleus et violets permettent d’ombrer tout en enrichissant les nuances, et on peut également citer les roses pour un côté plus doux et artistique.
Soigner les zones de transition ombre/lumière
Lorsqu’une ombre portée se termine, on trouve une limite assez démarquée avec la zone lumineuse adjacente. Cette limite est une excellente opportunitée d’apporter un peu de détail. L’herbe lumineuse va dépasser sur l’herbe de l’ombre, ou vice-versa selon les zones.
Tracer quelques brins avec l’arête du bâtonnet ou avec un crayon-pastel est une belle occasion de jouer sur la superposition des matières, créant un relief appréciable et une cohésion d’ensemble. Pensez à garder un geste souple pour vos brins d’herbe afin qu’ils semblent naturels.
Penser à respecter les valeurs des petits éléments
Créer des zones d’ombres portée sur le sol est une excellente pratique. Cependant, il ne faut pas oublier que tous les éléments qui se trouvent dans cette zone doivent être impactés – pas seulement l’herbe.
Sur l’exemple de la démonstration, l’herbe est parsemée de petites fleurs. Il est nécessaire de faire en sorte qu’elles aussi soient impactées par la lumière. Les fleurs blanches sont donc gris/bleu dans l’ombre, et d’un beau blanc éclatant dans la lumière. Quant aux fleurs jaunes, elles sont ocres dans l’ombre, et jaune vif au soleil.
Avez-vous aimé cet article ? Si oui, je vous recommande une autre démonstration verdoyante en plein air : Prairie au pastel sec.